La Préfecture des Hautes-Alpes a émis une alerte concernant plusieurs cas suspects de fièvre catarrhale ovine, également connue sous le nom de maladie de la langue bleue. Cette annonce, faite le 22 août 2024, souligne l’importance d’une vigilance accrue dans le secteur de l’élevage.
Qu’est-ce que la fièvre catarrhale ovine ?
La fièvre catarrhale ovine (FCO) est une maladie virale qui affecte principalement les ruminants. Transmise par des moucherons du genre Culicoïdes, elle peut avoir des conséquences graves sur la santé des troupeaux, bien qu’elle ne présente aucun risque pour l’homme.
Les symptômes de la FCO incluent :
- Une forte fièvre
- Des œdèmes de la face et des membres
- Des ulcérations buccales
- Une coloration bleutée de la langue (d’où le nom « langue bleue »)
Situation actuelle dans les Hautes-Alpes
Depuis une semaine, plusieurs exploitations ovines et bovines du département ont signalé des cas suspects. Les premières analyses révèlent la présence du variant 8 de la maladie, déjà présent sur le territoire national depuis plusieurs années.
Il est important de noter que ce variant diffère du variant 3, récemment apparu dans le Nord-Est de la France au début du mois d’août. Cette distinction souligne la complexité de la gestion épidémiologique de la FCO.
Impact économique et sanitaire
Bien que la FCO n’affecte pas la qualité sanitaire des produits issus des animaux infectés, elle peut engendrer des pertes considérables pour les éleveurs. Les conséquences peuvent être multiples :
- Une mortalité accrue dans les troupeaux
- Des avortements chez les femelles gestantes
- Une baisse significative de la production laitière et carnée
Pour un élevage moyen de 100 brebis, les pertes financières peuvent atteindre jusqu’à 5 000 euros en cas d’épidémie sévère.
Mesures préventives et protocole d’action
Face à cette menace, la Préfecture des Hautes-Alpes a mis en place un protocole strict. En cas de suspicion, les éleveurs sont tenus de contacter immédiatement leur vétérinaire sanitaire. Ce dernier procédera à des prélèvements pour confirmer le diagnostic, une démarche entièrement prise en charge par l’État.
La prévention joue un rôle crucial dans la lutte contre la FCO. Les mesures recommandées incluent :
La vaccination des animaux : elle constitue la première ligne de défense contre la maladie. Le coût moyen d’une dose de vaccin est d’environ 1 euro par animal.
La désinsectisation : elle concerne non seulement les animaux, mais aussi les bâtiments, les véhicules et le matériel d’élevage. Un traitement insecticide efficace peut coûter entre 50 et 100 euros pour une exploitation moyenne.
Les autorités encouragent vivement les éleveurs à consulter leur vétérinaire pour établir un plan de prévention adapté à leur situation spécifique.
Mobilisation des acteurs de la filière
Face à cette résurgence de la FCO, l’ensemble de la filière ovine et bovine des Hautes-Alpes se mobilise. Les groupements d’éleveurs, les syndicats agricoles et les services vétérinaires travaillent de concert pour informer et accompagner les professionnels du secteur.
Des réunions d’information sont organisées dans les principaux cantons du département, permettant aux éleveurs d’échanger sur les bonnes pratiques et de rester informés des dernières évolutions de la situation sanitaire.
L’enjeu est de taille pour le département, où l’élevage ovin représente une part importante de l’économie agricole avec près de 200 000 brebis réparties sur 1 000 exploitations.
La vigilance et la réactivité de tous les acteurs de la filière seront déterminantes dans les semaines à venir pour contenir la propagation de la fièvre catarrhale ovine et préserver la santé des troupeaux des Hautes-Alpes.