La décision des autorités suédoises d’autoriser la chasse d’un cinquième de sa population d’ours bruns suscite l’inquiétude des défenseurs de l’environnement. Cette mesure, qui pourrait réduire drastiquement le nombre de plantigrades dans le pays, relance le débat sur l’équilibre entre gestion de la faune sauvage et préservation des espèces menacées.
Une autorisation de chasse sans précédent
Le gouvernement suédois a récemment délivré près de 490 permis de chasse à l’ours brun pour la prochaine saison. Ce chiffre représente environ 20% de la population totale estimée de cette espèce dans le pays.
Les conséquences potentielles de cette décision sont alarmantes :
- Une réduction possible du nombre d’ours à environ 2 000 individus
- Une baisse de près de 40% de la population depuis 2008
Cette politique contraste fortement avec les efforts de conservation menés par la Suède depuis les années 1930, période où l’espèce était gravement menacée.
Les inquiétudes des défenseurs de l’environnement
La décision des autorités suédoises a provoqué de vives réactions parmi les associations de protection de la nature. Magnus Orrebrant, président de l’Association suédoise des carnivores, exprime ses préoccupations :
« La chasse à l’ours est avant tout une chasse au trophée »
Il critique la politique actuelle de gestion de la faune en Suède, estimant qu’elle privilégie « l’abattage des animaux plutôt que leur protection ».
Un débat au sein même de la communauté des chasseurs
La controverse ne se limite pas aux cercles environnementaux. Certains chasseurs expriment également leur inquiétude face à l’ampleur de cette autorisation de chasse. Anders Nilsson, chasseur du nord de la Suède, témoigne :
« Certains membres de la communauté des chasseurs s’inquiètent du nombre trop élevé d’ours tués »
Cette division au sein même du monde cynégétique souligne la complexité du débat sur la gestion de la faune sauvage.
Un contexte plus large de gestion controversée de la faune
La politique de chasse intensive de la Suède ne se limite pas aux ours bruns. D’autres espèces menacées font également l’objet de quotas de chasse controversés :
- Les lynx
- Les gloutons
- Les loups
En février 2023, la Suède a autorisé la chasse de 75 loups, soit plus du double de la saison précédente, sur une population estimée à 460 individus. Cette décision a suscité une vive polémique, rappelant les débats actuels sur l’ours brun.
L’enjeu de l’équilibre écologique
La gestion de la faune sauvage en Suède soulève des questions cruciales sur l’équilibre entre les différents enjeux :
- La préservation des espèces menacées
- La régulation des populations animales
- Les intérêts économiques liés à la chasse
- La cohabitation entre l’homme et la faune sauvage
La controverse autour de la chasse à l’ours brun en Suède met en lumière les défis complexes de la gestion de la biodiversité dans les pays nordiques. Alors que le débat se poursuit, l’avenir de ces majestueux plantigrades reste incertain, soulignant l’importance d’une approche équilibrée et durable de la conservation de la faune sauvage.