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Crise de l’équarrissage : le nord-est de la France face à une situation sanitaire préoccupante

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Une situation alarmante se développe dans le nord-est de la France, où les usines d’équarrissage peinent à gérer l’afflux de cadavres d’animaux. Cette crise, exacerbée par les récentes vagues de chaleur, soulève des inquiétudes majeures quant aux risques sanitaires et environnementaux.

Une surmortalité animale liée aux fortes chaleurs

Les récentes canicules ont eu des conséquences dramatiques sur le cheptel français. Les pics de température enregistrés fin juillet et début août ont entraîné une surmortalité significative chez les animaux d’élevage. Cette situation exceptionnelle a provoqué une augmentation spectaculaire des demandes d’enlèvement de cadavres, variant entre 10% et 50% par rapport à l’année précédente selon les régions.

Les éleveurs, confrontés à cette mortalité accrue, se retrouvent dans une situation délicate. Les délais d’intervention des services d’équarrissage, habituellement de 48 heures, s’allongent dangereusement, laissant les exploitants agricoles face à des problèmes sanitaires et logistiques croissants.

Les usines d’équarrissage au bord de la rupture

Au cœur de cette crise, deux usines de l’entreprise Atemax, situées à Vénérolles dans l’Aisne et à Saint-Langis-lès-Mortagne dans l’Orne, sont particulièrement touchées. Ces installations, chargées de traiter les cadavres d’animaux pour une grande partie du nord-est et de l’ouest de la France, font face à des difficultés techniques majeures.

La chaleur intense a provoqué une dégradation accélérée des carcasses, rendant leur traitement plus complexe et plus long. Sophie Grégoire, directrice de la communication d’Atemax, évoque notamment des problèmes liés à la « liquéfaction des matières premières », compliquant considérablement le processus d’équarrissage.

Les conséquences pour les éleveurs et l’environnement

Cette situation engendre des répercussions graves pour les éleveurs et leur environnement :

  • Risques sanitaires accrus dus à la décomposition rapide des cadavres
  • Nuisances olfactives importantes pour les exploitations et les zones environnantes
  • Stress psychologique pour les éleveurs confrontés à cette situation inhabituelle
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Benoît Chamagne, éleveur de vaches laitières en Haute-Saône, témoigne de cette réalité difficile : « C’est horrible, l’odeur est terrible. Deux de mes veaux morts-nés le 14 août n’ont toujours pas été ramassés. »

Des départements particulièrement touchés

Certaines régions sont plus durement frappées que d’autres. Alain Boulard, président de la Chambre d’agriculture de l’Aube et de la commission élevage du Grand Est, souligne que « dans certains départements, notamment les Vosges et la Meurthe-et-Moselle, les cadavres ne sont plus ramassés depuis plusieurs jours ».

Cette situation est d’autant plus préoccupante que la fièvre catarrhale ovine menace de compliquer davantage la situation. Jacques de Loisy, président de la FDSEA de Côte-d’Or, s’inquiète : « Des centaines d’éleveurs pourraient être concernés » dans son département.

La recherche de solutions d’urgence

Face à cette crise, Atemax affirme être en discussion avec les services de l’État pour trouver des « solutions alternatives ». Cependant, l’entreprise ne peut pour l’instant donner de délai précis quant à un retour à la normale.

Les autorités sanitaires et les organisations agricoles appellent à la vigilance et à la mise en place de mesures d’urgence pour prévenir tout risque épidémiologique. La situation actuelle met en lumière la nécessité de repenser les capacités de traitement des services d’équarrissage, notamment dans un contexte de changement climatique où les épisodes de forte chaleur risquent de se multiplier.

Cette crise de l’équarrissage révèle la fragilité de certains maillons essentiels de la chaîne agricole française et souligne l’importance d’anticiper les défis liés aux changements environnementaux pour assurer la résilience du secteur.

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Rédigé par Céline Pelletier

Mon objectif est simple : vous faire découvrir la beauté et l'importance de chaque espèce dans l'équilibre de notre écosystème. Que ce soit par des reportages immersifs, des photographies saisissantes ou des articles de fond, je m'engage à mettre en lumière le rôle crucial de la faune dans notre environnement.

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