L’apparition d’un nouveau cas de grippe aviaire dans un élevage de dindes du Morbihan suscite l’inquiétude de la filière avicole française. Cette découverte, qui fait suite à un premier foyer détecté en Ille-et-Vilaine, ravive les craintes d’une nouvelle épizootie à l’approche de l’automne.
Un deuxième foyer confirmé en Bretagne
Le ministère de l’Agriculture a annoncé ce mercredi la détection d’un nouveau foyer de grippe aviaire dans un élevage breton. Ce cas, identifié dans la commune de Camoël dans le Morbihan, concerne un élevage de 4 650 dindes.
Les autorités ont immédiatement mis en place des mesures sanitaires :
- L’euthanasie de l’ensemble des volailles de l’exploitation
- L’instauration d’une zone de protection de 3 km autour du foyer
- La création d’une zone de surveillance dans un rayon de 10 km
Ces périmètres de sécurité s’étendent sur les départements du Morbihan et de la Loire-Atlantique, nécessitant une coordination inter-régionale des services vétérinaires.
Des restrictions de mouvements pour limiter la propagation
Pour endiguer la propagation du virus, les autorités ont imposé des mesures strictes dans les zones concernées :
Interdiction des mouvements de volailles : Aucun transport d’oiseaux n’est autorisé dans les périmètres définis, afin de limiter les risques de contamination entre élevages.
Renforcement de la surveillance sanitaire : Les services vétérinaires intensifient leurs contrôles dans les exploitations situées dans les zones à risque.
Ces dispositions visent à créer un cordon sanitaire autour du foyer détecté, dans l’espoir de contenir la propagation du virus.
L’origine du virus encore incertaine
Les autorités sanitaires n’ont pas encore déterminé avec certitude l’origine de cette contamination. Néanmoins, l’hypothèse d’une transmission par la faune sauvage est privilégiée, notamment en raison de la proximité géographique avec le littoral breton.
En effet, le premier foyer détecté en Ille-et-Vilaine le 13 août dernier se trouvait dans une zone où plusieurs cas avaient été observés sur des oiseaux marins. Cette situation met en lumière la complexité de la lutte contre la grippe aviaire, dont les vecteurs de propagation sont multiples.
Une filière avicole sous tension
Cette nouvelle épizootie survient dans un contexte déjà tendu pour la filière avicole française. Les éleveurs, qui ont dû faire face à des abattages massifs ces dernières années, craignent une répétition des crises précédentes.
Pour rappel, la France a connu plusieurs vagues de grippe aviaire depuis 2015 :
- Une première série d’épizooties de 2015 à 2017
- Une reprise quasi-continue des cas depuis fin 2020
Ces crises successives ont entraîné l’euthanasie de dizaines de millions de volailles sur le territoire national, causant des pertes économiques considérables pour la filière.
La vaccination comme nouvel espoir
Face à cette menace récurrente, les autorités misent sur la vaccination pour protéger les élevages. Le gouvernement a annoncé le lancement d’une nouvelle campagne nationale de vaccination des canards à partir du 1er octobre 2024.
Cette initiative, soutenue par l’État, prévoit :
- Une prise en charge de 70% des coûts pour les trois premiers mois de la campagne
- Un ciblage prioritaire des élevages de canards, particulièrement vulnérables au virus
Cette stratégie vaccinale s’appuie sur les résultats encourageants de la campagne précédente, qui a permis de limiter à une dizaine le nombre de foyers détectés depuis l’automne 2023.
La détection de ces nouveaux cas de grippe aviaire en Bretagne rappelle la vigilance nécessaire face à cette menace persistante. Alors que la filière avicole française se prépare à une nouvelle campagne de vaccination, l’enjeu reste de taille : concilier la protection sanitaire des élevages avec la préservation de l’activité économique d’un secteur crucial pour l’agriculture française.