La récente attaque de chèvres par des loups dans les Calanques, près de Marseille, soulève des inquiétudes parmi la population locale. Cet événement, survenu à Sormiou dans la nuit du 30 au 31 mars, pose la question de la cohabitation entre l’homme et ce grand prédateur aux portes de la cité phocéenne.
Une présence confirmée mais rare
L’Office Français de la Biodiversité (OFB) a confirmé la présence de loups dans la région des Calanques. Ces prédateurs, en provenance des Alpes-Maritimes, semblent s’être installés dans des zones peu accessibles du parc national.
Le Parc des Calanques souligne que « le loup vit dans des zones inaccessibles, donc la relation avec l’Homme n’est pas un sujet ». Cette affirmation vise à rassurer les habitants, tout en rappelant la nature sauvage de ces espaces protégés.
Risques pour l’homme : une crainte infondée
Contrairement aux idées reçues, les experts s’accordent à dire que le risque d’attaque de loups sur les humains est quasi nul. L’association Ferus, spécialisée dans la conservation des grands prédateurs en France, rappelle que :
- La dernière attaque de loup sur un humain en France remonte à 1918
- L’animal en question était atteint de la rage
- Les rencontres fortuites entre loups et humains sont extrêmement rares
Ces données visent à apaiser les craintes des randonneurs et des habitants des zones périurbaines de Marseille.
Menaces réelles pour le bétail
Si le danger pour l’homme est négligeable, la situation est différente pour les animaux d’élevage. L’attaque survenue à Sormiou, où plusieurs chèvres ont été tuées près d’un EHPAD, en est la preuve.
Face à cette menace, le Parc des Calanques a mis en place des mesures préventives :
- Information des collectivités sur la présence de loups
- Recensement des troupeaux dans la zone
- Recommandations pour sécuriser les enclos et rentrer les animaux la nuit
Ces actions visent à « réduire drastiquement le risque » d’attaques sur les animaux domestiques et d’élevage.
Un indicateur positif pour la biodiversité
Malgré les inquiétudes, la présence du loup dans les Calanques est perçue comme un signe encourageant par les écologistes. Le Parc des Calanques explique : « Si l’espèce en haut de la chaîne alimentaire est là, c’est qu’elle a des ressources alimentaires suffisantes ».
Cette présence témoigne d’un écosystème équilibré et riche. Le loup joue également un rôle important dans la régulation de la faune locale :
- Contrôle des populations de sangliers, limitant leurs incursions en ville
- Élimination des carcasses, réduisant les risques de propagation de maladies
Une population en déclin
Bien que sa présence soit avérée dans les Calanques, la population de loups en France connaît un déclin. Selon l’association Ferus, le nombre d’individus aurait diminué de 9% entre 2022 et 2023, passant de 1096 à 1003 spécimens.
Cette baisse soulève des questions sur la pérennité de l’espèce et l’équilibre à trouver entre protection de la biodiversité et activités humaines.
La présence du loup aux portes de Marseille représente un défi de cohabitation entre l’homme et la nature sauvage. Si les risques pour la population humaine restent minimes, une vigilance accrue et des mesures de protection pour le bétail s’imposent. Cette situation illustre la complexité de la gestion des espaces naturels en zone périurbaine et l’importance de sensibiliser le public à ces enjeux écologiques.