Un nouveau cas d’abattage de loup a été signalé à Mouthe, dans le Doubs, ce vendredi soir. L’animal a été tué par des lieutenants de louveterie alors que trois loups étaient observés en train d’attaquer un troupeau de vaches montbéliardes. Cet événement s’inscrit dans un contexte de tensions croissantes entre la protection de l’espèce et la sécurité des élevages locaux.
Une intervention rapide face à une menace imminente
Selon un communiqué de la préfecture du Doubs, l’incident s’est produit vers 23h45 à Mouthe. Deux lieutenants de louveterie sont intervenus dans le cadre d’une opération de défense d’un troupeau de bovins. La décision d’abattre le loup a été prise après l’observation de trois individus en situation d’attaque sur le troupeau concerné.
Cette action s’inscrit dans le cadre légal d’un tir de défense simple, prévu par l’arrêté ministériel du 21 février 2024 et autorisé par arrêté préfectoral du 7 août dernier. La préfecture souligne que toutes les procédures en vigueur ont été respectées lors de cette intervention.
Un bilan croissant d’attaques et d’abattages
L’incident de vendredi marque le deuxième abattage de loup dans le Doubs depuis le début de l’année 2024. Pour rappel :
- Le 24 août dernier, une louve a été tuée aux Villedieu, trois jours après l’attaque d’un troupeau
- Depuis février, 16 attaques ont été recensées dans le département
- 5 de ces attaques se sont produites sur la seule commune de Mouthe
- Plusieurs dizaines de bovins ont été blessés ou tués
Sur une période de deux ans, le bilan s’élève désormais à quatre loups abattus dans le Doubs :
- Une louve en septembre 2022 à Longevilles-Mont-d’Or
- Un mâle à Frasne quelques semaines plus tard
- Deux loups en 2024, dont celui de vendredi soir à Mouthe
Des mesures controversées face à un défi complexe
La gestion de la présence du loup dans le Doubs soulève de nombreuses questions et controverses. Certains points méritent une attention particulière :
- Les tirs réalisés en 2022 ont été jugés illégaux par la justice administrative
- La recrudescence des attaques sur les bovins inquiète fortement les éleveurs locaux
- Des expérimentations sont actuellement menées dans le Val de Mouthe pour améliorer la protection des troupeaux
Le préfet du Doubs, Rémi Bastille, insiste sur l’importance de ces expérimentations visant à concilier la présence du loup et la sécurité des élevages. Cette approche témoigne de la complexité du défi auquel sont confrontées les autorités locales.
La situation à Mouthe illustre la difficulté de trouver un équilibre entre la protection d’une espèce protégée et les intérêts économiques des éleveurs. Les prochains mois seront cruciaux pour évaluer l’efficacité des mesures mises en place et potentiellement ajuster la stratégie de cohabitation entre l’homme et le loup dans cette région.